Nul ne peut ignorer désormais la quasi omniprésence de l'intelligence artificielle. Elle est partout, de nos applications quotidiennes de pratique sportive ou d’alimentation jusqu’aux systèmes d’aide à la décision des plus grandes entreprises, en passant par les plateformes de reconnaissance visuelle ou sémantique.
L’IA, les IA, représentent aujourd’hui une industrie de plusieurs milliards d’euros, en croissance extrêmement dynamique.
Elle change radicalement la façon dont nous vivons et travaillons.
Elle impacte l’organisation des entreprises, leur fonctionnement, les compétences qu’elles recherchent. Et ce mouvement de transformation n’en est qu’à ses débuts.
Et pourtant, on ne peut pas négliger le fait que beaucoup soulignent que l’IA aujourd’hui n’existe pas vraiment et notamment Luc Julia, le co-créateur de SIRI.
Et effectivement, l’immense majorité des systèmes d’IA à l’oeuvre à date:
- ressortent plus de systèmes d’automation, d’arbres de décisions, liées à un très lourd travail nativement biaisé et incomplet,
- ou dépendent d’un calcul statistique qui en limite un usage pertinent aux phénomènes fortement majoritaires -ceux qui assurent une probabilité d’une fiabilité satisfaisante - et est dans l’incapacité de rendre compte de ce qui est en fait largement majoritaire: une myriade de micro phénomènes.
- imposent un énorme travail de définition et d'étiquetage de catégories, réalisé par... des armées humaines. Rappelez-vous les critiques de l’opinion il y a quelques mois, se plaignant du fait que les équipes Alexa nous “écoutaient”. Evidemment. Elle en a besoin pour progresser.
Certes, l’IA est déjà puissante, mais son véritable potentiel reste à déployer. Loin des phantasmes de “bonne conscience” ou des “marronniers" sur l’éthique.
Dans un très intéressant article paru il y a quatre ans déjà, Scott Jones (co-fondateur de Six Kin Dev. et Maître de conférences au Singapore Institute of Technology) distinguait 4 vagues d’IA:
Son avis est tranché: “La technologie commerciale actuelle de l'IA entre carrément dans la catégorie des "IA étroites", c'est-à-dire des systèmes hautement spécialisés qui sont très bons pour des tâches spécifiques et bien définies... et rien d'autre. Même les véhicules autonomes, aussi impressionnants soient-ils, utilisent un ensemble de systèmes d'IA étroits. Si vous preniez le logiciel d'une voiture autonome et que vous le mettiez dans une voiturette de golf, il serait inutile sans reprogrammation. En revanche, tout humain qui a appris à conduire une voiture peut monter dans une voiturette de golf pour la première fois et n'avoir aucun problème à naviguer sur les fairways. C'est bien sûr parce que les humains sont très bons en abstraction - nous pouvons facilement généraliser les solutions et les appliquer à des problèmes similaires mais différents. Les systèmes d'IA contemporains ne peuvent pas le faire.”
Ils savent simplement déduire et non induire comme le cerveau humain.
Il décrit ensuite une 3° vague, qui mettra en œuvre des systèmes qui seront capables de perception, de raisonnement et, surtout de généralisation. C'est-à -dire de la capacité à apprendre à partir d’une seule expérience, comme l’être humain, et non à partir de l’émission d’une probabilité par traitement statistique d’un grand nombre d'occurrences.
Pour lui: “Les systèmes d'IA de la troisième vague présenteront des améliorations spectaculaires, notamment dans leur capacité d'adaptation contextuelle. Ils comprendront le contexte et le sens, et seront capables de s'adapter en conséquence. L'IA de la troisième vague reconnaîtra non seulement un chat, mais sera en mesure d'expliquer pourquoi c'est un chat et comment il est arrivé à cette conclusion - un pas de géant par rapport aux systèmes de "boîte noire" d'aujourd'hui.”
Et il imagine même une 4° vague, “capable d'accomplir n'importe quelle tâche intellectuelle qu'un être humain peut accomplir”. Il y voit une Intelligence Générale Artificielle menant éventuellement à la Superintelligence artificielle et à la “Singularité technologique”. Peut-être.
L’IA Inductive de Netwave, brevetée dans 43 pays, appartient à cette 3° vague d’IA.
Contrairement aux systèmes de machine et deep learning, son système de raisonnement inductif lui permet d’apprendre d’une seule expérience et de généraliser à partir de celle-ci. C’est fondamental en matière d’interaction digitale en temps réel.
Le saut le plus important est sans aucun doute cette capacité à généraliser qui manque totalement au machine learning. Sur le web, qu’il s'agisse de commerce, de contenus, de publicité, vous ne pouvez pas attendre qu’un comportement soit devenu dominant dans votre base d’apprentissage pour le généraliser.
Vous y perdrez des mois de ventes, de lecture, de clics.
Petit rappel des notions d’induction et de déduction:
- Quand vous déduisez, vous appliquez des règles pré-prédéfinies à des cas particuliers pré-définis. Dans le cas des systèmes d’IA étroites de la 2° vague, la pré-définition des règles et des cas se fait par traitements statistiques plus ou moins périodiquement actualisés.
- Quand vous induisez, vous généralisez ce que vous avez vécu dans 1 cas particulier. Et vous donnez à cette généralisation une valeur relative: vous acceptez de la remettre en cause quand vous vivez une expérience différente. On pourrait dire que l’IA Inductive est une IA “agile”. Elle travaille en itérant et en se remettant en cause en permanence.
Pour être complets, il nous faudrait rajouter un 3° mécanisme cognitif: l’abduction. Pour faire simple, c’est la même chose que l’induction mais, au lieu de donner une valeur relative à l’expérience vécue, vous lui donnez une valeur absolue: “Tous les garagistes sont des voleurs”... Mille excuses aux garagistes ou aux enfants de garagistes qui me liront mais l’exemple parlera.
Les avantages de l’IA Inductive, celle qui est capable de généraliser à partir d’une expérience, en matière de personnalisation en environnement web, sont spectaculaires:
Pour Scott Jones: “Cela permettra à la prochaine génération d'IA de surmonter la nature fragile des systèmes d'apprentissage automatique d'aujourd'hui, qui fonctionnent bien dans la majorité des cas mais peuvent échouer de manière spectaculaire lorsqu'ils sont confrontés à un cas qui ne correspond pas à leur modèle de formation. Un exemple tragique en est le décès récent d'un piéton à Tempe, en Arizona, qui a été heurté par une voiture autonome Uber après que l'IA embarquée n'ait pas réussi à identifier le piéton à temps pour prendre des mesures préventives.”
JL Bernard / CEO Netwave